Louis XVI et la Révolution

IV PRÉFACE.

n’est pourtant pas à dédaigner dans ce vaste recueil : à partir du troisième volume la provenance des pièces est indiquée. Récemment encore, dans la Revue historique de mai-juin 1890, M. Flammermont reconnaissait que tout ce recueil n’était pas à rejeter en bloc.

A coup sûr il est plus prudent de s’appuyer sur les correspondances bien certainement authentiques, celle de Vaudreuil avec le comte d'Artois, publiée par M. Pingaud; celle de Mercy avec le prince de Kaunitz et Joseph IT, éditée par MM. d’Arneth et Flammermont; celle du comte de Fersen, publiée par son : petit-neveu, le baron R.-M. de Klinckowstrôm. Parmi les correspondances secrètes, écrites sous la dictée des événements, il est bon de prendre celle qui a été publiée par M. de Lescure. Deux raisons doivent lui donner la préférence : d'abord l'autorité qui s'attache au nom de l'éditeur; de plus, en contrôlant ce récit par les autres témoignages, on arrive à cette conclusion : jusqu'en 1791, l’auteur anonyme de cette correspondance est bien informé de toutes les petites histoires de Versailles et du Louvre; il nous a révélé bien des anecdotes curieuses sur la famille royale. ;

Bien entendu, il faut rapprocher de ces correspondances les meilleurs Mémoires du temps. Les dépouiller tous est chose à peu près impossible. Le mieux est de puiser aux sources les plus pures, de s'adresser aux témoins les plus impartiaux. A ce titre, le Journal et les Lettres de Gouverneur Morris sont de première valeur. Cet Américain, aristocrate d’instincts et de relations, tory d'opinion, ne peut être suspect de fanatisme révolutionnaire ou contre-révolutionnaire. Il a été séduit par le

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charme de Marie-Antoinette : il cherche même à obtenir une