Louis XVI et la Révolution

PRÉFACE. mi

Vienne, nous permet de connaître le fond da cœur de cette reine qui a eu sur son mari, et par conséquent sur le royaume,

une influence capitale. Le secret de cette correspondance ne fut deviné que par une

seule personne, le secrétaire intime du cardinal de Rohan :

encore l'abbé Georgel n’en avait-il découvert qu’une lettre. Mais

on avait en France, sinon des certitudes, du moins des soupçons sur cet échange de lettres confidentielles : Mercy écrit à Kaunitz, le 24 décembre 1791 : les patriotes « supposent que je ne suis qu'un conseiller secret donné à la Reine, et déguisé en ambassadeur ». Cette lettre figure dans le livre de M. Feuillet de Conches.

On sait avec quelle prudence, ou, pour mieux dire, avec quelle défiance on doit se servir de ce recueil : les documents qu'il renferme ont été publiés-sans critique, sans esprit scientifique. L'éditeur aurait dû se défier des pseudo-autographes qu'il avait réunis trop aisément, sachant que, du vivant même de Marie-Antoinette, circulaient déjà de fausses lettres de la reine. M. Feuillet de Conches défend assez faiblement l’authenticité de ces lettres, dans la préface de son troisième volume. Des erreurs évidentes ont été signalées par quiconque a eu à se servir de cet ouvrage, par MM. de Goncourt, dans leur histoire de Marie-Antoinette; par des historiens plus critiques, M. Pingaud, l’auteur de la Correspondance de Vaudreuil avec le comte d'Artois ; M. Desjardins, dans sa Monographie sur le Petit-Trianon, et surtout M. Geffroy, dans son Gustave IT et la Cour de France; dans deux articles de la Revue des Deux-Mondes, du 15 juillet, du 15 août 1866, et enfin dans son introduction à la correspondance authentique de Marie-Antoinette avec sa mère. Tout

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