Louis XVI et la Révolution

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si complète, que l’un des grands noms de France figure au bas d’un Éloge de la polissonnerie.

Mèmes mœurs chez les gentilshommes en soutane, à peine plus voilées. Cela n’est pas, bien entendu, l’avis du plus récent historien de l'Église, M. l'abbé Sicard, qui, dans un article du Correspondant, compte seulement dix brebis galeuses sur cent trente évêques. Il est vrai d’abord que M. l'abbé Sicard s'appuie uniquement, dans ce calcul, sur le témoignage de M. l'abbé Proyart. De plus, toute la suite de son article prouve que même ceux qui ne faisaient pas de gros scandales vivaient d’une vie fort mondaine. Le même écrivain prétend démontrer ensuite que nombre d’évêques restaient fidèles à leurs devoirs. Il en serait à ce compte des mœurs du clergé comme de celles de la noblesse. Les mémoires du temps ne nous parleraient guère que des choses qui étonnent, des exceptions; en règle générale, la majorité resterait honnête. Si l’on pouvait en pareille matière discuter par autorités, il serait facile d’opposer au témoignage d’un abbé celui d’un prélat. Dans son étude sur l’abbé Maury, M Ricard excuse les faiblesses de son héros, en le montrant « entouré de pièges et d'exemples pervers au sein même d’un clergé qui a besoin

‘être rebaptisé dans le sang ».

Si ce terrible baptème peut paraître nécessaire, c’est surtout pour cette minorité qui exploite le pays, ces prélats et ces grands seigneurs, cette haute noblesse d’épée ou de rabat, qui forme la cour, et qui est la cause principale de la Révolution. De même que les gentilshommes quittent leurs terres, les prélats quittent leurs diocèses pour venir, à Versailles :et à Paris, vivre de la libre vie de cour et de ville. Être loin de la cour, c’est être en exil. En octobre 1778, après une démarche trop hardie, dix-sept évêques quittent la capitale, et se retirent chacun dans leur diocèse, « de peur d'y être exilés ». Ils ne sont chez eux qu’à la cour. Là, beaucoup gardent les mœurs de leur caste, sans prendre les