Louis XVI et la Révolution

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110 LOUIS XVI ET LA RÉVOLUTION.

remords, qui devaient être d’autant plus déchirants que l’ambitieux redoute l'obscurité et que la haine de la France l'y avait Condamné ». De là l'enthousiasme de la noblesse pour Calonne, le ministre dépensier, même après sa chute : « C’est bien vainement, dit encore le comte d'Hézecques, qu’on a voulu reprocher à M. de Calonne un luxe et une magnificence presque toujours inséparables d’un grand génie, qui sait rarement se plier aux petits calculs de l’économie. » Le jour où la publication du registre des pensions, le Livre rouge, vint jeter quelque lumière sur ce véritable brigandage, la Révolution fit un pas de géant, au témoignage peu suspect du royaliste Ferrières : d’après le marquis, « la publication du Livre rouge, registre honteux des déprédations, des folles dépenses, des turpitudes, des dons abusifs d’un gouvernement à la fois pillard et prodigue, la fouille de ce cloaque fit faire un pas de géant à la Révolution. » Ce fut un coup terrible, en effet, pour ceux qui y figuraient, même pour les émigrés ; le comte de Vaudreuil écrit au comte d'Artois, le 30 avril 4790 : « Quelle faiblesse encore au roi d’avoir donné ce Livre rouge! Que ne disait-il qu'il l'avait brûlé, ou, mieux encore, qu'il ne voulait pas le livrer? Vous avez beau me dire de ne pas m'en attrister, ni pour vous, ni pour mes amis, je m'en attriste infiniment, et je connais assez les hommes pour juger avec quel barbare plaisir ils se jetteront sur ce gâteau de fiel. » À qui la É ; faute? C'était bien la noblesse qui l’avait voulu, par son incroyable et aveugle entêtement à maintenir les abus qui lui étaient utiles, à se révolter contre ceux qui voulaient les réformer, même contre le roi; à menacer imprudemment des élats généraux tousles réformateurs, même Louis XVI. « A la moindre suppression, dit Rivarol, les corps privilégiés et les courtisans demandaient les états généraux : il a donc fallu les leur accorder. » C’est également ce que dit Mercy : « Toute la noblesse se réunit à faire cause commune, quand il s’agit d'attaquer des abus qui lui sont utiles. »