Louis XVI et la Révolution

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L LOUIS XVI ET LA RÉVOLUTION.

Encore l'ambassadeur d'Autriche trouve-t-il cette opinion un peu sévère : « Il m'a paru, écrit-il à Marie-Thérèse, le 15 juin, que l'empereur le tient pour être plus borné qu'il ne l'est en effet. » Merey a raison : Louis XVI a même la force de chercher la vérité par lui-même ; il se défie assez justement des ministres qui l'entourent. Son guide, Maurepas, l'inquiète : le roi aime qu’on lui dise du mal de son conseiller, et vérifie si c’est bien la vérité. Il sait résister, au besoin, nomme un ambassadeur malgré son Mentor, renvoie un ministre protégé par Maurepas, et, dans cette affaire, a pour lui l'opinion publique.

Son bon sens éclate également lorsqu'il soutient Necker contre les cabales de la cour en 1780, et lorsqu'il refuse plus tard de rappeler au pouvoir le même homme devenu trop populaire, trop puissant : « Certainement, remarque Besenval, M. Necker était le plus propre à rétablir la confiance, à raméner l'argent : mais le roi était convaineu qu'il fallait lui céder son trône s’il le rappelait, et le roi avait raison. » Peu instruit en matière de finances, où le bon sens ne peut suppléer à la science des chiffres, Louis XVI reprend ses avantages en politique étrangère et en diplomatie : l’esprit de finesse indispensable pour celui qui exécute, n'est pas nécessaire à celui qui commande et qui, doit, voir ,en gros ses intérêts. Or Louis XVI, sans - distinguer.les .nuances, : discerne: bien son véritable intérêt dans l'ensemble d’une question. Ce qui le prouve, .c'est précisément tout le mal que, dans sa mauvaise huméur,; Mercy dit:dusens politique du roi: le comte. écrit au prince : de Kaunitz, le 6 novembre 1784 : « Ce _qui : paraît une absurdité, à dire, et qui cependant! n’est. qu'une :{rop grande vérité, c’est.que le Roi a lui-même peu de crédit dans ses: propres: affaires d'État, parce qu'il:n'y, apporte aucune volonté, trop peu de connaissances, et qué, combattu entre les intentions de. la Reine et les raisonnements de la fausse politique.de ses ministres, il se laisse entrainer par:ces derniers, faute de’ savoir s’en défendre.» Ce. n’est pas, quoi qu'en dise