Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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tion furieuse, la surexcitation continue, l’activité fébrile, le flux intarissable d'écriture, l'automatisme de la pensée, le tétanos de la volonté sous la contrainte et la direction de l’idée fixe. » Et, en plus, les symptômes physiques o7dinuires (?) : « l’insomnie, le teint plombé, le sang brûlé, la saleté des habits et de la personne, et pendant les cinq derniers mois, des dartres et des démangeaisons par tout le corps». C'est bien là une dermatose qu'il est difficile à distance de classer, mais de l’aliénation mentale, jamais ! À ce compte, le bienheureux saint Labre ou l'héroïque Job mériteraient le cabanon! Diogène, l’intraitable cynique, ou Gustave Planche, le doux rèveur, obtiendraient leur admission aux Zunalie Asylums !

L’éminent académicien ajoute : « À de pareils signes, le médecin reconnaîtrait à l'instant un de ces fous lucides qu'on n’enferme pas, mais qui n’en sont que plus dangereux. » Et méme il se hasarde à dire le nom de la maladie : « C’est le délire ambitieux, bien connu dans les asiles. Deux prédispositions, la perversion habituelle du jugement et l'excès colossal de l’amourpropre, en sont les Sources; et nulle part les sources n’ont coulé plus abondamment que dans Marat. »