Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

60 MARAT INCONNU. de Londres, que Marat à traités avec succès. _ Son adresse à Soho, un des quartiers élégants de la Cité, attesterait que le praticien Marat jouissait auprès de nos voisins d'outre-Manche d’une certaine réputation. 11 avait, d’ailleurs, opéré à Edimbourg un gentleman américain, sous les yeux de l'éminent oculiste Miller, qui l'avait assisté en la circonstance (1).

Marat ne vivait donc pas, comme on l’a écrit, au moins exclusivement, de leçons de français ; mais il dut, pendant quelque temps, y ajouter les ressources de son art.

Bien qu'on possède peu de détails sur son séjour en Angleterre, il parait avéré, d'après le récit de Marat lui-même, qu'il séjourna, vers cette même époque (de 1776 à 1777), à Dublin, où il obtint vraisemblablement un grade universitaire (2).

(1) P. 19 de l’opuscule de Marat sur la maladie des yeux

(2) Marat a dit, quelque part, qu'il résida dix ans en Angleterre et un an à Dublin. (Le Publiciste, ne 147). Il à probablement enseigné le français à Edimbourg vers 1772. 11 avait publié, d’abord en langue anglaise, un de ses plus importants ouvrages politiques, les Chaînes de l'esclavage. ll ne les fit traduire en français que dix-neuf ans plus tard. Elles parurent à Paris le 26 mars 1793. Il y travailla trois mois, 21 heures par jour. C'est à ce moment qu'il resta treize jours « dans une sorte de prostration dont il ne sortit que par la musique et le repos ».

Vers cette même époque, Marat séjourna un certain temps à Newcastle, où il fréquentait le cabinet de lecture