Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

MARAT INCONNU 1 65

anglais et d'élégance française. Son salon, orné de porcelaines et de fleurs rares, contenait une galerie assez remarquable de tableaux de genre. On voyait, suspendues aux murs, des toiles d'Haüer, de Garnerey, de Pfeiffer, etc. (1).

Sa situation à lacour devait lui donner quelque crédit à la ville. Ses consultations étaient, un moment, très courues. On allait jusqu’à lui payer trente-six livres la visite, et encore n’arrivait-il pas toujours à suflire à sa besogne (2).

Marat mettait, à coup sûr, quelque vanité à se glorifier de succès imaginaires. Sans doute, il eut une clientèle d'élite (3); mais l'étude dessciences exactes, et surtout de la physique, le passionnait à ce point qu'il abandonna volontiers la médecine qui, disait-il « n’était à Paris qu'une profession de charlatan indigne de lui. » (4) |

La vérité est qu'il eut souvent des déboires, vivant dans un temps où l'exercice de la profession était parfois sans profit, et pas toujours sans danger (5). |

Mais il n’était pas homme à désespérer, con-

fiant jusqu’à l'excès dans les ressources d'un esprit toujours en éveil.

BST : (1) Vatel, Bibliographie dramatique de Ch. Corday, t. I, CCCxXxIIT. ‘ î (2) Brissot, Mémoires, t. I, 338. (3) V. les documents justificatifs n° IV, V, VI. (4) Brissot, loc. cit, p. 338-339. (5) V. le document justificatif n°-III.