Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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acidules de Harrowgate ». Cette eau, dont on allait bientôt connaitre la composition, n'était autre que le spécifique inventé par Marat pour combattre les affections de poitrine. Véritable remède secret, c'était bien réellement ce que nous nommons aujourd'hui une spécialité.

L'Eau factice anti-pulmonique de M. Mural (1) allait avoir son moment de vogue.

Alors accoururent en foule au cabinet de Marat tous les désespérés, impatients d’expérimenter le nouveau remède. Les « pulmoniques abandonnés » demandaient à mettre à l'épreuve l'efficacité du médicament. |

M. Prévost, trésorier-payeur général des ponts et chaussées de France, le marquis de Gouy, M. du Clusel, intendant de Tours, le marquis de Choiseul, sollicitèrent la faveur de soumettre des membres de leur famille au traitement dont la cour et la ville s’entretenaient.

La cure de Marat (2) eut d'autant plus de reten-

(1) Voir l'analyse in extenso qu'en fit dans la Gazette de Santé (17178, n° l) un chimiste de la Faculté de Paris, (V. le Document justificatif, n° VIL.) I1 en résulte que Marat délivrait à ses clients une préparation à base de chaux, probablement un phosphate calcaire.

(2) Outre le spécifique, Marat avait administré « des purgatifs répétés au sel policreste », et plus tard il substitua à son eau de l’infusion théiforme de fenouil de Florence, l'usage interne de l'extrait de quinquina, et les fumigations balsamiques, d'abord celles de millefeuilles, puis de millepertuis, de mélisse et de baume de tolu. 11