Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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gien dans les hôpitaux de l’armée du roi, en résidence à Poitiers, annonçant qu'il ne traitait ses pulmoniques qu'avec des simples.

Aussitôt Marat de s’écrier : « J'avais dessein de continuer à vous faire part du traitement que j'ai suivi pour faire la cure de plusieurs pulmoniqnes abandonnés... mais cela deviendrait parfaitement inutile puisqu'il reste un nouvel Esculape devant qui j'avoue que je ne suis rien. Il veut vous rendre témoins de ses prodiges; il n’attend que de trouver des personnes attaquées de quelque maladie de poitrine qui lui procurent la facilité de se rendre à Paris. Comme il n’est rien de si aisé, j'imagine qu'il est sur son départ. Ainsi, il ne me reste qu'à lui souhaiter un bon voyage... (1) »

C'était dissimuler sous une ironie d'empruntle dépit que lui causaient les tentatives d’un compromettant rival.

Avec sa franchise brutale Marat allait droit à l'adversaire, laissant trop voir qu'il était atteint dans son amour-propre, plutôt que d'observer un silence plein de mépris.

Si nous avons conté avec quelques détails les péripéties de ce débat scientifique, c'est qu’elles en disent plus long sur l’éfat d'âme du tribun que les divagations passionnées des historiens,

(4) Gazette de santé, 17171, 43.