Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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lieu assez vaste pour que tous les malades de la classe indigente puissent y être reçus et traités, les hommes frappés de paralysie... car secourus par les charités des paroisses ou dans les hôpitaux, tout traitement cessait pour eux après les remèdes généraux, parce que leseaux de toute espèce, les douches, les bains étaientdes moyens trop longs ou trop dispendieux, auxquels les fonds destinés aux charitésne pourraient sufiire. Les malheureux paralytiques, parvenus à un commencement de soulagement, demeuraient infirmes parce que leur cure était au-dessus de leurs moyens. »

On accordait à l'agent nouveau bien des vertus qu'il ne possédait pas. Encore y avait-il une bonne part de vérité, puisque, depuis un siècle, l'électricité statique ne semble pas avoir fait grand progrès.

N'est-il pas, par exemple, singulier d'entendre formuler par Marat cette pensée si judicieuse : « Par quelle fatalité l'art de guérir, cet art si nécessaire et encore si imparfait, doit-il la plupart de ses progrès à l’empirisme, aveugle et funeste routine, qui n’opère quelques guérisons qu'au prix de mille morts... comme si la nature devait toujours nous vendre le bien qu’elle fait? »et, en rapprochant ce passage de ces pa-

(1) Mauduyt. Mémoires sur l'électricité, 200 et suiv.