Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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lon Fersen, la vie du roi et de la reine de France serait en grand danger si l’entreprise rêvée par les princes émigrés venait à aboutir.

L'appel aux frères du Roi ayant, ainsi que l'avait craint Marie-Antoinette, totalement manqué son but, les conseillers de la Reine, dont la foi cependant demeure robuste et l’optimisme inébranlable, se décident de faire un dernier et suprême appel à l’Empereur lui-même, Sans son aide les-émigrés ne pourront quand même rien entreprendre. Ils ne désespéraient pas de l’amener à leur refuser définitivement cette aide. Ils écrivent à la Reine :

No 40, le 21 décembre.

.« La Reine recevra demain le mémoire qui luia été annoncé. Elle doit réunir tous ses efforts pour empêcher que les émigrés soient soutenus par l’Empereur. Le décret qui a été rendu hier sur les émigrés récalcitrants est arrivé très heureusement pour prouver que l'intention de l’Assemblée comme celle du Roï est d'agir envers l'Empereur en bon voisin et fidèle allié. Il est important qu’on se serve de ce motif pour déterminer la cour de Vienne à continuer à suivre à notre égard la conduite qu’elle à observée depuis l’acceptation du Roi. Si le résultat de Ja grande démarche qu’on veut faire est heureux, si les émiSrants se dispersent, cet événement sera très avanta-