Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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rentre à Paris. La nuit venue il gagne les Tuileries et voit encore une fois le Roi et la Reine. Il renouvelle sa tentative de les persuader de s'évader. Il échoue pareillement : |

Mardi, 21 février.

« J'ai pris le thé et soupé avec eux. À minuit je les quittai. Franz me fit sortir par la grande porte. À une heure nous montions en voiture, elle était lègère et attelée de trois chevaux. Peu après nous sortions de Paris. »

Malgré tout son désir de rester auprès de la Reine, de se dévouer pour la sauver, il était obligé de repartir, Louis XVI et Marie-Antoinette refusaient de faire passer le souci de leur sûreté personnelle avant ce qu’ils regardaient comme le premier devoir de leur situation. Et la présence de Fersen à Paris ne ferait qu'aggraver cette situation. Elle trahirait elle seule, s’il était reconnu et arrêté, roôdant autour des Tuileries, des projets d'évasion. Elle suflirait pour exaspérer les sections, ameuter le peuple et faire envahir le Château pour mettre le Roi et la Reine en süreté. Tout faisait donc un devoir à Fersen de repartir immédiatement. Il s’estime heureux d’avoir pu sortir de Paris sans avoir été reconnu. Il écrit à Taube en rentrant à Bruxelles :

€ Mon expédition à Paris s’est bien passée, .« “quoique je n’aie pas pu opérer ce quele Roi désirait.