Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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et la Reine de la tyrannie des Jacobins et de la frénésie des sections. Il écrit à Marie-Antoinette dès sa rentrée à Bruxelles :

Le 6 février 1792.

€ Il faut absolument vous tirer de l’état où vous êtes, et il n’y a plus que les moyens violents qui puissent vous en tirer. »

Devant la lenteur et les indécisions des puissances, il est même enchanté que ce soit l’Assemblée en France qui prenne l'initiative et déclare la guerre. De cette façon les puissances ne peuvent plus reculer; elles seront forcées d'agir. Il écrit encore :

Bruxelles, 24 avril 1792.

« J'ai reçu hier la nouvelle de la déclaration de la guerre et j'en suis fort aise. C’est le meilleur et le seul parti à prendre pour décider les puissances d'agir. L’impératrice (Catherine II) a déclaré à Vienne son intention de se mêler des affaires de France d'une manière active et qu'elle voulait le rétablissement de la monarchie telle qu’elle était avant la Révolution. C’est M. de Mercy qui m'a donné cette nouvelle. »

La Reine n’a plus auprès d'elle ses conseillers d'autrefois. Ils sont dispersés. Le Club des constitutionnels a été attaqué, les Feuillants expulsés au