Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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une position semi-officielle auprès des puissances coalisées, quittât Aix-la-Chapelle et Bruxelles, pour mieux marquer cette abstention de la Suède. Fersen écrit à la Reine :

« Je n’ai pas encore de nouvelles en ce qui me regarde et je ne sais pas si je serai rappelé ou non.Mon père me presse de revenir et de tout abandonner. C'est ce que je ne ferai jamais, dussé-je ètre réduit à la misère. J'ai assez d'effets pour subsister encore quelque temps en les vendant. Mais s'il obtient du due d’avoir la même volonté que lui, je me trouverai embarrassé, privé de mes appointements en même temps. Comme je suis dépendant d'eux par là, ils espèrent m'y forcer de cette manière. Si le duc ne s’y prête pas, mon père voudra certainement user de ce moyen-là. Rien au monde ne pourra me faire tout lâcher en ce moment!. »

Mais le duc « s’y prête»; sans insister encore il fait dire à Fersen par sa sœur la comtesse Piper qui occupe la position de dame de la Cour auprès de la duchesse de Sudermanie, qu'il ait à se préparer à rentrer bientôt en Suède. Fersen est décidé à ne pas obéir. Comment quitter et « tout lâcher », au moment où ses inquiétudes pour la Reine sont si vives.

Marie-Antoinette cherche pourtant à le rassurer. Elle lui envoie, par toutes les occasions qui s'offrent

1. Klinckowstrôm, Le Comie de Fersen et la Cour de France.