Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

FERSEN ET BARNAVE 31

sera la vôtre et nous ne nous quitterons pas. Si cet arrangement vous convient il fera le bonheur de ma vie. Jene puis pas être à la seule femme à quije voudrais être, à la seule qui m'aime véritablement, aussi je ne veux ètre à personne.

» Adieu, ma chère amie, ma seule et unique et vraie amie. La poste part demain malin et il est onze heures. Je vais me coucher. Bonsoir. »

Mais ce voyage en Suède dut être, au dernier moment, ajourné. Le roi Gustave III qui allait faire un voyage en Îtalie, avait désigné Fersen pour faire partie de sa suite. Fersen quitta Paris le 21 septembre et rejoignit le Roi à Erlanger le 20 octobre 1183. Gustave III écrivait à Creulz :

« Je suis très content du comte Fersen. Je le retrouve avec tout le plaisir et l'intérêt qu'on éprouve en revoyant un ami qu'on n'a pas Vu depuis longtemps, qui a été exposé à de grands dangers et qui mérite toute notre sympathie. »

Le voyage d'Italie dura environ huit mois, après quoi Gustave III arrivait à Paris. On sait que l’accueil fait au roi de Suède à la Cour de Versailles à cette seconde visite en France, fut plus cordial que celui qu'il avait trouvé lorsque, comme prince héritier, il avait été reçu par Louis XV. Si le vieux Roi l'avait alors traité avec affabilité, avec une ‘bonté quasi paternelle, le Dauphin lui avait montré plutôt de la réserve, et Marie-Antoinette avait boudé le prince de