Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

32 MARIE-ANTOINETTE

3

Suède à cause de ses empressements auprès de madame du Barry et du collier de diamant qu'il avait offert à son chien. Tout autre était leur accueil cette fois-ci. Louis XVI se montrait aussi affable que plein de bonhomie. Marie-Antoinette avait pour le roi de Suède de charmants sourires et des paroles pleines de cordialité. Il est vrai que Fersen se trouvait toujours en la compagnie du Roi son maitre.

Ce ne fut qu'à la rentrée du Roi en Suède que Fersen revit sa famille, après une absence de six ans. Il arriva à Ljung, le château de son père en Ostrogothie, le 4 septembre 1784. Sa sœur la comtesse Piper s’y trouvait avec ses enfants. Fersen fit alors à sa sœur la pleine confidence de son amour sans espoir. Elle sut tout de son roman caché. Désormais sans que la reine soit nommée, la comtesse saura de qui parle son frère.

De retour à Paris, après cette visite en Suède, qui dura quatre mois, Fersen écrit :

«Je commence à être un peu plus heureux, car je vois de temps en temps mon amie librement chez elle, et cela nous console un peu de tous les maux qu’elle éprouve, pauvre femme. Cest un ange de bonté, une héroïne de courage et de sensibilité. Jamais on n’a aimé comme cela. Elle a été très sensible à tout ce que vous m'avez dit pour elle, et me charge de vous dire combien elle en a été touchée. Elle serait si heureuse de vous voir. Elle imagine que