Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

FERSEN ET BARNAVE 33

si notre projet réussit vous viendriez ici, el cette idée la rend bien heureuse. En effet, ce serait peutètre possible. »

Et plus tard, le 3 janvier 1785, répondant à une demande de sa sœur de lui envoyer des cheveux de la Reine qu'elle voulait tresser et monter en bracelet :

« Voici les cheveux que vous m'avez demandés. S'il n’y en avait pas assez, je vous en enverrai encore. C’est elle qui vous les donne et elle a été vraiment touchée de ce désir de votre part. Elle est si bonne, si parfaite, et il me semble que je l'aime encore plus depuis qu’elle vous aime. Elle me charge de vous dire combien elle sent vos peines et combien elle les partage. Je ne mourrai content que lorsque vous l’aurez vue. Adieu. »

Ces « peines » de la comtesse Piper étaient causées par une maladie de sa fille cadette. Fersen veut que sa sœur sache qu'’autant que lui la Reine est de cœur avec elle :

« Elle vous dit mille choses et partage bien tendrement vos peines; elle en pleure avec moi. Jugez si je dois l'aimer. »

Brusquement une séparation s'impose.

Gustave IIL a déclaré la guerre à la Russie. Fersen est rappelé pour prendre part à cette campagne de Finlande qui dura deux ans, de 1787 à 1789. Mais avant même qu'elle fût terminée, le roi de Suède le renvoya à Paris pour le tenir informé des événements