Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

FERSEN ET BARNAVE 39 il la suivait à Paris. Le 9 octobre il écrivait à son père :

« J'ai été témoin de tout ce qui s’est passé à Versailles le lundi 5 et le mardi 6 octobre, et de l’arrivée du Boi avec toute la famille à Paris. Je suis revenu à Paris dans une des voitures du Roi. Nous avons été six heures et demie en chemin. Dieu me préserve de jamais voir un spectacle aussi affligeant que celui de ces deux journées. Le peuple parait enchanté de voir le Roi et sa famille à Paris. La Reine est fortapplaudie et elle ne peut manquer de l'être quand on la connaîtra et qu’on rendra justice à son cœur 1,

À sa sœur il écrit le mème jour :

« … Elle est extrèmement malheureuse mais très courageuse. C’est un ange de bonté. Je tâche de la consoler le mieux que je peux. Je le lui dois, elle est si parfaite pour moi. Je ne sais pas encore quand j'irai à mon régiment. Je voudrais retarder le plus possible mon départ et attendre qu'il y ait quelque chose de réglé. »

Il dut cependant aller à un pour arrêter un mouvement de révolte parmi les troupes. Cela fait, il revint à Paris et démissionna pour ne plus être obligé de s’éloigner. 11 s'installa dans un hôtel de la rue Matignon pour n'être pas loin des Tuileries. Et son dévouement crût en même temps que son amour.

4, Klinckowstrôm, Le comle de Fersen et la Cour de France, P: EY.