Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

FERSEN ET BARNAVE 47

apprend la fatale nouvelle de l'arrestation des fugitifs à Varennes.

« Tout est manqué, écrit-il au roi de Suède à minuit le 23 juin. Le roi a été arrêté à seize lieues de la frontière et est ramené à Paris. Je vais voir M. de Mercy à Bruxelles et lui porter une lettre du Roi pour demander à l'Empereur de faire des démarches pour lui. De Bruxelles je viendrai à Aix-la-Chapelle voir Votre Majesté. »

De Bruxelles il écrit à sa sœur le 5 juillet :

«… Je suis décidé à me sacrifier pour eux et à les servir tant qu'il y aura encore quelque espoir. C’est cette idée seule qui me soutient et qui me fait supporter patiemment tout mon chagrin. Je resterai ici probablement encore sept à huit jours, j'irai ensuite à Aix-la-Chapelle et de là à Vienne. Maïs n’en parlez pas à personne car je n’en dis rien à mon père. Adieu. »

Gustave III qu'il voyait ensuite à Aix l’expédia, en effet, à Vienne avec mission d'obtenir le consentement de l'Empereur à la réunion d’un congrès à Francfort, où l'on combinerait l’action commune des puissances monarchiques pour venir en aide aux souverains de France.

Fersen écrit d'Aix à Marie-Antoinette, le 30 juin 4791 :

« Le roi (de Suède) est fort bien pour vous. Voici