Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

58 MARIE-ANTOINETTE

dont la confiscation sera le premier effet de la continuation de leurs projets extravagants et chimériques. » Au surplus le Roi et la Reine doivent s'abstenir de toute démarche contradictoire ou inconséquente à ce système. Il faut que le Roi et la Reine montrent de la patience et du calme, et, sans manquer de dignité, s’efforcer d’inspirer de la confiance à ceux qui les entourent. Il serait à désirer qu’il perçât dans le public quelques phrases d'eux qui indiquassent la profonde impression qu'ils ont reçue dans leur voyage du spectacle qui s’est offert à leurs yeux, et de leurs dispositions actuelles.

» Si ces vues réussissent, si la constitution achevée est présentée au Roi et acceptée librement, si, pour assurer la sincérité de ses promesses et conquérir la confiance et l’affection du peuple, le Roi parvient à faire rentrer dans le royaume au moins le comte d'Artois et ce qu'il y a parmi les émigrants de plus raisonnable et de plus considéré, et à faire reconnaitre la constitution par l'Empereur, et, s’il est possible, par quelques-uns des princes de la Maison de Bourbon, le Roi éprouvera bientôt qu'il avait été trompé ; les lois reprendront leur énergie, l’autorité royale sa force et son éclat dans l’exécution effective de la nouvelle constitution, et les désordres qui ont affligé jusqu'à présent le Roi et la Reine disparaitront par le concours des pouvoirs constitution