Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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elle bien de s'engager sans retour avec ceux qui lui imposent comme première condition de leur appui des exigences aussi impossibles à satisfaire? Ils lui ont aussi promis un rapport sur la situation générale tendant à prouver que la confirmation de la monarchie est assurée, que la reprise du pouvoir par le Roi va rétablir l’ordre et la paix intérieurs. Ce rapport, publié par tout le royaume, servirait à rassurer les esprits, à faire rentrer les émigrés, tout au moins ceux qui avaient fui les désordres en province et le pillage des châteaux. Maïs ce rapport ils ne le lui ont pas fait parvenir, il n’en a plus été question. Sontils sincères dans ce dessein de rendre le pouvoir au Roi?

Pourtant elle sent que la situation s'aggrave de jour en jour. Plus que jamais il est urgent de « faire quelque chose », de ne pas «rester comme l’on est ». Elle termine cette note explicative mise au bas de leur lettre par ces mots :

« Malgré ce qu'on m'a fait dire, je ne voulais ni montrer trop d'empressement m1 être liée par un engagement trop formel. J'ai attendu quelques jours encore avant d'écrire le billet suivant :

N° 2. Ce 9 juillet (1791).

« Chaque jour amène de nouvelles circonstances plus embarrassantes les unes que les autres. Je crois qu'il est de la plus grande importance d'accélérer le