Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

SORTIE DE RUSSIE — RENTRÉE EN ALLEMAGNE 201

établis mes postes. Le lendemain 16, toutes les baraques étaient, pour ainsi dire, construites’. Tous les officiers se prêtaient avec le plus grand zèle à instruire et à faire travailler leurs soldats. Je m'occupai aussitôt des exercices; je multipliai pendant la nuit les rondes et les patrouilles. Je montais à tout instant à cheval pour visiter mes postes avancés, et m'assurer par moi-même si le Service s'y faisait régulièrement. J'insistai tant auprès du général de division, pour qu'on employät le peu de temps que nous aurions disponible à faire tirer nos jeunes soldats à la cible, que je l’obtins. C'était l'unique moyen de les accoutumer promptement au bruit des coups de fusil, et leur donner au moins l'idée d'ajuster. Je fis une instruction très détaillée concernant les rondes, patrouilles et découvertes. Chaque officier commandant un poste y voyait clairement ce qu’il aurait à faire en cas d'attaque de la part de l'ennemi, soit pour se retirer, soit pour avancer. Je n’y laissai rien à désirer, préférant répéter deux fois une chose plutôt que de laisser à l'officier la plus légère incertitude sur les devoirs qu’il avait à remplir.

J'eus la satisfaction, dans quatre ou cinq jours, de voir qu'on avait fait des progrès extraordinaires. Je recus, le 20, deux pièces de canon de campagne ?, qui me furent envoyées, ainsi qu'une centaine de chasseurs à chevalÿ. :

Jusqu’alors, de mon côté, il n’avait été question d’au-

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1 Gouvion Saint-Cyr vint, le 17, visiter les avant-postes de Péterswalda. > Des canons de 8. Une demi-compagnie d'artillerie les accompagnait. 3 On dit ailleurs 200. Godart a deux bataillons, avecles deux canons,

à Hollendorf, sur la lisière des bois, et un en avant de Gieshübel. Le

reste de la division occupe le plateau en arrière de Gieshübel.