Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

DRESDE 205

traille, et ordonnai aussitôt la retraite par le bois, où je voulais tenir assez longtemps pour que le restant de la division, qui se trouvait en arrière, pût se mettre en mesure de nous soutenir. Je tenais de ma personne, la grande route, ave: deux compagnies de grenadiers défendant le terrain pied à pied.

L’ennemi ne cherchait qu’à me tourner par mon flanc droit, et surtout à s'emparer du bois ; déjà il était parvenu à me déborder, et une de ses pièces n’était pas à plus de quatre-vingts pas de moi, lorsque mon cheval fut tué d’un coup de boulet!. Je dus, conséquemment, continuer ma retraite par échelons et abandonner les harnais de mon cheval, ainsi qu'un manteau neuf; le tout évalué à soixante-dix louis ; je me repliai sur un de mes bataillons, que j'avais envoyé à une position, une lieue en arrière, et qui se trouvait attaqué * au moment où je le rejoignis.

Pendant trois quarts d'heure, nous tinmes à cette position, mais, ne recevant aucun renfort, je fus forcé d’évacuer et de me retirer sur Berg-Gieshübel, bourg que je défendis environ une demi-heure*, après quoi je me repliai sur la hauteur de Gieshübel, où la troupe de la division, ainsi que son artillerie, était réunie sous les ordres des généraux de division Claparède et Bonnet.

Il était midi lorsque nous arrivämes à cette position, qui était imprenable par son front; mais on se doutait bien que l'intention de l'ennemi serait de la tourner sur

111 était dix heures.

2 Par suite de l’attaque sur sa droite effectuée dès le début du combat. ;

5 La route de Bohème descend de Péterswalda à Hollendorf, dans un chemin creux, puis remonte jusqu'à Berg-Gieshübel. Là, on pouyait se maintenir quelques instants; Gouvion Saint-Cyr signale l'opiniâtreté de cette défense jusqu'à-midi.