Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

LETTRES, PIÈCES OFFICIELLES, NOTES 235

vigoureusement, broussant les haies et les jardins de Rosendal, où ils furent joints par une autre colonne qui avait attaqué la droite de l’ennemi. Celui-ci repoussé à une lieue, recoit des renforts, etc'est à nous de reculer derrière Gywelde, puis derrière le fort Lefferinckouke qui gardait la chaussée élevée entré les terrains alternativement sablonneux et marécageux.

C'est l’Autrichien Werneck qui s'empara de ce fort, et fit reculer nos troupes jusqu’à la ville.

O’Méara, voyant emportées les défenses qui couvraient sa droite, craignit d’être coupé de Bergues, et se retira, laissant 60 prisonniers. On avait eu 7 morts et 110 blessés. L’ennemi, dit-on, avait perdu 400 hommes. Le camp de Gywelde devint celui du duc d’York.

À Dunkerque, on blâäma la mollesse du général et des troupes du camp de Gywelde. Hoche, inspirant sa confiance et sa réso- : lution aux habitants et aux soldats, fit décider que ces troupes camperaient sous les remparts, à Rosendal, pour couvrir la ville.

A la sommation de se rendre, adressée par le duc d'York, le 23, on répondit en demandant à faire des sorties, et en tiraillant sur la côte, les 23 et 24 août. Le poste de Lefferinckouke, les batteries ennemies sur les dunes, étaient postés à une demi-lieue de la ville. Bergues était aussi investi. Mais l’inondation, étendue sur vingt communes, empêchait les progrès de l'ennemi vers l’ouest.

Delforterie, officier au 6€ bataillon du Pas-de-Calais, écrivant à son ami Leblond, fougueux révolutionnaire autant que brave soldat, et aide de camp du général de brigade Carrion, à Bergues, raconte que, la nuit du 25 au 26 août, des détachements ennemis arrivèrent jusqu'au rempart, Ce qui amena un échange de coups de feu ; que le général O’Méara ne se montra que fort tard, et uniquement pour blàmer les troupes de ces fusillades inutiles ; et qu’il fut insulté par les soldats.

Le jour même, le représentant Duquesnoy le remplaca par Souham.

Dunkerque avait alors 8,000 défenseurs, en y comprenant 2,500 gardes nationaux, qui presque tous prirent part à la seconde et à la troisième sorties (6 et 7 septembre), entrant déjà