Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

LETTRES, PIÈCES OFFICIELLES, NOTES 25

et de labrigade de droite côtoyant le Rhin,en marchant au sud. De ce côté on avait à combattre l’Autrichien Fræhlich au corps duquel étaient adjoints les émigrés français. La 79° demibrigade occupa d'abord Suntheim.

Le 8, elle débusqua l'ennemi de Marlen; le 9, elle occupa Rohrburg et Shutterwald ; le 10, Altenheim. La brigade de droite, étendue du Rhin à Altenheim, fut pour la première fois en contact sérieux avec l'ennemi ; c'étaient les émigrés. Cette brigade eut alors à sa tête le général Tharreau, arrivé, le 8, au corps de Ferino. Elle était, le14 messidor (2 juillet), à Nonenwihr (ou Nonenweyer).

Les trois compagnies de grenadiers de la 79° gardant Malhem, allaquèrent plusieurs fois l'ennemi logé dans un bois pres de Wittenwihr (ou Wittenweyer) et d'Ottwihr, et finirent par l'en déloger. La brigade occupa ensuite Ettenheim, mais trouva les ponts de l’Eltz coupés (le 16).

Alors Moreau, lent et circonspect lui-même, jugea que Ferino l'était trop, lui qui avait à supporter la moindre part de la lutte, et lui enjoignit (17 messidor) de marcher enfin sur Fribourg pour passer la Forêt-Noire et atteindre Constance.

La brigade de droite dépassa donc Kipenwihr (21), puis occupa Cappel et Grävenhausen (24), préludes d’une offensive plus sérieuse. En même temps Ferino recevait des renforts du Haut-Rhin.

Tharreau quitta Nonenweyer et occupa Endighen le 28, au moment où les Autrichiens achevaient d’évacuer le Brisgau, et où une avant-garde française entrait à Fribourg. Le lendemain, la 79 demi-brigade occupait Herboltzheim, et l’avant-garde arrivait devant le Val d'Enfer et le Val Saint-Pierre.

Le général Delaborde arrivant du Haut-Rhin recevait le commandement de la division de droite, à Muntzingen, et entrait à Fribourg le même jour 29. Le 30 (17 juillet), il était entre Fribourg et Slaufen.

1796 (U, p. 31.)

Désordres dans l'armée du Rhin au début de la campagne.

Les difficultés des circonstances et surtout la criminelle déloyauté des administrateurs, les alternatives de détresse excu-