Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

288 MÉMOIRES DU GÉNÉRAL GODART

le forcer de mettre son frère hors la loi. Il ne parla pas là, comme il avait fait au milieu des soldats, des représentants du poignard et de la terreur des poignards.

On voit pourquoi, parmi les personnes et les corps désignés, pour leur participation au coup d'État, comme ayant bien mérité de la patrie, le Moniteur mentionna la 79° demi-brigade.

C'est après le succès aussi qu’on écrivit dans le Moniteur que les députés Aréna, Marquezy et d’autres étaient dans la séance armés de poignards et de pistolets, en ajoutant (ce quiétait faux) qu'on venait de les arrêter ;

Que Bonaparte avait été blessé au visage ; que le grenadier Thomé, étant près de lui, avait recü un coup de poignard qui avait emporté ou déchiré une manche de son habit ;

Que, de plus, Aréna avait été, comme fournisseur des armées, coupable de malversalions.

Quelques jours après, le Moniteur lui-même publia, sans commentaires, une protestation d’Aréna, déclarant n'avoir point porté d'armes à la séance des Cinq-Cents, et n’avoir jamais été fournisseur des armées.

Désigné pour la déportation il se cacha et, au bout de quelque temps, put reparaitre.

Le décret du Conseil des Anciens confirme le récit de Godart.

« 19 brumaire, an VII. « Le Conseil des Anciens

« DÉGRÈTE :

« Art. 4. Le général Bonaparte, les généraux Lefèvre, Murat, Gardanne, les autres officiers généraux et particuliers dont les noms seront proclamés ; les grenadiers du Corps Législatif et du Directoire, les soldats des 6°, 86°, 79° (demi-brigades) de ligne, des 8° et 9° (régiments) de dragons, et les grenadiers qui ont couvert le général Bonaparte de leur corps et de leurs armes, ont bien mérité de la patrie. »

1800 (AX, p.11.) La 79° demi-brigade en Bretagne (janvier 1800-avril 1801). La 79° demi-brigade ne pouvait être employée contre les coalisés avantle mois de septembre. Elle fut d’abord destinée à la presqu'ile du Cotentin. -