Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

LETTRES, PIÈCES OFFICIELLES, NOTES 303

de l’intendant de la liste civile de Louis XVI, et du président du conseil du prince de Condé. Il étudia à S' Sulpice, fut membre de l’assemblée du clergé en 1782, ct devint grand vicaire de M. de Cicé, archevêque de Bordeaux.

En 1792, son frère, l'intendant de la liste civile, fut la première victime du tribunal du 10 août. Lui-même passa pour avoir péri dans les massacres de septembre. Mais il put se retirer en Angleterre, où il fut accueilli par une famille de l’aristocratie : il fut inscrit sur la liste des émigrés. On constate chez lui des occupations intellectuelles plutôt qu'une participation à la guerre civile, à cette époque.

Rentré après le 18 brumaire, il fut arrêté, relâché, et enfin choisi pour le siège de Carcassonne avant d'être rayé de la liste des émigrés. Il fut sacré à Paris, le 19 fructidor (5 septembre 1802).

À son arrivée à Carcassonne, il eut pour opposants, non seulement des partisans du clergé assermenté et des révolutionnaires, mais aussi des partisans de l’ancien évêque émigré qui n'avait pas donné sa démission.

Les Annales de la Religion, à qui il n'était permis de parler de quelques-unes de ces agitations que lorsqu'elles se produisaient dans les localités peu importantes, ne dirent mot des troubles de Carcassonne; mais insérèrent pourtant une protestation hardie de plusieurs ecclésiastiques assermentés contre l’évêque. .

Dès le 3 pluviôse (23 janvier 1802), le Journal des Débats et le Courrier français avaient été menacés de mesures rigoureuses s'ils parlaient religion.

1802 (AAD, p. 83.)

Rapport sur les troubles du T et 8 brumaire à Carcassonne le 10 brumaïre an II.

« Godart, chef de la 79° demi-brigade d'infie de ligne « Au général de division Gudin, commandant la 10° division militaire. « Citoyen général, « Le 7 du courant M° l'évêque a fait son entrée dans cette ville. Son arrivée a fait surl'esprit des habitants une sensation peu vive. Le lendemain 8, il nomma ceux des prêtres qui devaient.