Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

316 MÉMOIRES DU GÉNÉRAL GODART

Mais le général de brigade Launay, revenant par Cologuola Bassa, dépasse, comme le 79€, les retranchements de Colognola. Le 60° stimulé revient en avant. au soutien du 5°. Toutefois, renforcées, les troupes autrichiennes reprennent le terrain. Alors le succès du 79, presque en arrière d'elles, les arrête.

Au sud, les masses ennemies se renouvelant contre Gardanne, se ressentent aussi de la disparition de la colonne hongroise. Le 79, tenant ferme jusqu’à la nuit, donne le temps aux divisions Gardanne et Duhesme de se réunir et de renouveler l'attaque, menées par Masséna en personne. Les Autrichiens sont renversés enfin, les retranchements de Caldiero sont un instant dépassés comme ceux de Colognola : mais les Autrichiens s’y maintiennent inexpugnables.

La division Molitor, revenue à Ca-dell-Ara, y bivouaque. La division Gardanne bivouaque à Caldiero, la division Duhesme à Gambioni. Puis Masséna se rabatlit sur l'Adige.

Les Autrichiens s'attribuèrent la victoire de cette journée, indécise, acharnée, où on ne fit presque pas de prisonniers, excepié du côté du 79e,

Les Français eurent 3,000 morts ou blessés et 500 prisonniers. Les Autrichiens eurent 3,870 morts ou blessés (dont 500 par le 79°, disent certaines relations) et 1,800 prisonniers. Mais un de leurs corps, de 5,000 hommes, dut se rendre le lendemain presque tout entier.

Le 79° eut 6 officiers blessés, dont un mourut deses blessures.

Le colonel Godart ne jugea pas que Molitor mit assez en relief, dans son rapport, le rôle du 79, de son colonel et du général de Valory; mais ses plaintes semblent exagérées quand on lit le rapport ci-dessous de Molitor. Il est vrai que ce rapport est daté du 20 brumaire, c’est-à-dire douze jours après la bataille, et que Godart parle d’un rapport adressé le lendemain de la bataille. Ses observations et celles de Valory eurent-elles assez de poids pour que Molitor modiliât son rapport? En effet, on n’y trouve pas le reproche accentué contre lequel Godart récrimine; on y trouve au contraire, après une critique de forme atténuée, l'exposé véridique, élogieux même de ce qu'a