Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

LETTRES, PIÈCES OFFICIELLES, NOTES 315

Ordre alors fut donné à la division Molitor de se porter en avant et d'enlever les hauteurs de Colognola. Elle fut la première complètement engagée.

La brigade Launay (5° et 23° régiments) s’avance sur la gauche pour déborder et tourner les retranchements ennemis. La brigade Valory est à droite, le 79° tenant l’extrême droite, auprès de la gauche de la division Gardanne.

Molitor va attaquer lui-même de front avec le 60°; il prescrit à Valory de le suivre avec le 79€,

Mais 10,000 Autrichiens descendent des retranchements de Colognola sur San Giacomo pour envelopper la division Molitor, en même temps qu'une autre colonne de 4,000 Hongrois au moins sort aussi des retranchements et menace la gauche de la division Gardanne en la séparant de Molitor.

Molitor, guidant le 602, fait, malgré le nombre et une vive résistance, reculer la colonne qui l'attaque, gravit la hauteur et arrive au pied des retranchements de Colognola.

Pendant ce temps le 79° se trouve mêlé à la lutte soutenue par Gardanne. Celui-ci a vu paraître, à droite, au lieu de Verdier, une colonne autrichienne qui s’avance sur Vago, et au combat furieux qu’il soutient contre les défenseurs de Caldiero, voit s'ajouter deux attaques sur ses flancs. Il recule.

Le 79°, avec Valory et Godart, a tenu bon, se trouve avancé, mais un peu éparpillé, et, en présence de la seconde colonne ennemie, ne peut céder le terrain sans se compromettre.

Molitor pourtant compte sur lui quand le 5°, soutenant le 60€, arrive d’un élan à planter deux aigles sur les retranchements ennemis.

Au lieu du 79%, c’est la cavalerie ennemie : elle le harcelle sur ses flancs, et même sur ses derrières.

Mais la colonne qui avance contre Gardanne présente le flanc au 79°. Le 79alors, par un à droite en bataille, à la voix de Valory, et parla décharge générale qu'ordonne Godart sur la droite de la colonne ennemie, suivie d’une charge à la baïonnette, la met en déroute, enlève un bataillon et plusieurs autres centaines de prisonniers, puis fait reculer un régiment de hussards qui venait renforcer l'attaque de la colonne.

Pendant ce temps-là, à gauche, Molitor compromis recule.