Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

ts ce calme de la raifon qui amene l’homme au point de parler de lui comme s’il parlait de tou autre. C'eft fans honte que j'avouerai les erreurs que j'ai pu commettre, &t c'eft fans orgueil que je dirai le bien que j'ai pu faire.

Attaché à expofer des faits, à en déduire & démontrer les conféquences, on-ne me verra flatter ni dénigrer perfonne. S'il m'arrive, dans le cours de ces mémoires, de me trouver avec quelqu'un qui ne foit pas de mon opinion, ou qui n'en ait pas été dans le tems, je tâcherai de lui parler avec autant de fang-froid que je dus mettre de chaleur à combattre les ennemis de la république.

O hommes de toutes les opinions ! n’apprendrez-vous jamais à parler les uns des autres avec impartialité ? Pourquoi voulez-vous toujours faire croire que vous êtes des dieux, & que vos ennemis font des bêtes féroces ?

Qu'on ne croie pas que cette vérité de fentiment foit une capitulation que j'aie deffein de propofer aux ennemis de la révolution; car cé n’eft pas approuver le pour & le contre que vouloir fixer la juftice dans les difcufñons, Il ferait à fouhaiter qu'un tel principe n’eût pas été fi fouvent oublié dans nos affemblées natio= nales, & que là, comme ailleurs, les républi< cains euflent fu fe parler , au lieu de fe déchirer, Mais en démontrant cette réflexion par des faits, elle trouvera mieux fon développement dans le cours de ces mémoires.

. Il femble qu'en publiant l'hifloire de ma vie, je devrais, comme d’ufage, parler de ma naïf

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