Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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_ Je fis ce voyage, mais feulement pour moñ inftruétion, comme je viens de le dire, Il fallait en effet, avant que d'entrer dans la carriere révolutionnaire, que je connuffe les obf tacles qu’on fe propofait d’oppofer à l'énergie de la liberté. Ce ne fut point le voyage d’un de ces hommes adroitement perfides , falariés pour jouer une opinion qu'ils n’ont pas, pour épifr des confidences & trahir des fecrets. Non, je n'ai jamais fait & je n’eufle jamais fus faire Pefpion. De plus, je ne tenais encore à la révolution que par opinion; je n'avais aucune correfpondance avec les hommes de Pun ou Pautre parti. J'obfervais , & je le fefais pour moi feul.

Le voyage de Turin me fut utile, 8 même néceflaire, pour achever les deux ouvrages politiques que j'avais commencés en Savoie. J'y mis la derniere main à lErat moral, phyfique & politique de la maifon de Savoie; & au Commiffionnaire de la ligue, ou le Meffager d'OutreRhin. ( *) ,

$. 10. Avant que de pourfuivre le récit de mes événemens , il n’eft pas hors de propos de donner une petite explication fur le premier de ces deux ouvrages, c’eft-à-dire , fur l’Erat mo+ ral, dont je viens de parler. Quelques hommes, qui ne veulent du mal aux princes que parce

C# }) J'attendis d'être en France pour livier ces deux manufcrits à l'impreflion. Ils furent imprimes à Paris, çhez Buiffon libraire, 1

qu'ils