Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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&uwils font princes , ont cru pouvoit patrioti= quement me reprocher d’avoir dit du bien du prince de Piémont. Jai dit, je avoue, dans get écrit tout ce que j'ai cru voir ou vu dans le gouvernement piémontais ; je l'ai même dit avec la chaleur du patriotifme & la haine de la tyrannie ; & je peux affirmer que fi je n'euffe pas connu des vertus au prince de Piémont, J'aurais été auf rigoureufement fincere pour lui que pour les autres. Quel but pouvais-je avoir; en effet , en difant du bien de telle ou telle perfonne ? Ce ne pouvait pas être dans l'intention de me faire un proteéteur ; l'ouvrage était trop plein de vérités, qui font toujours des crimes chez les rois, pour croire jamais Y trouver grace , malgré cette légere reftrittion.

Ma feule intention, en publiant cet ouvrage, fut d'éclairer les Savoifiens fur les maux dont les accablait le defpotifme. Il fallait, pour les dégoûter de la tyrannie; leur en faire lénergique tableau; &, je l'avoue, mon Æzar moral ref. fembla trop aux premieres produ&tions révolutionnaires ; les perfonnes y furent peut-être fouvent à la place des chofes.

Ce neft point une amende honorable que j'eflaie de faire aujourd'hui au fujet de l’Ézas moral, phyfique & politique de la maifon de Savoie ; je n’entends ni m'en excufer , ni m’en applaudir. Je le répete, & j'ai dit dans le tems ce que j'avais vu en Savoie & en Piémont ; je l’ai écrit parce que je l'avais vu; j'en ai parlé fortement parce que j'en étais indigné : &, fi parmi les reproches on y trouve es éloges,