Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

( 1 | révolutionnaire compté pour bien peu de chofe &t la fortune , & ma vie. Eh! Pourquoi croirais-je ma tête plus privilégiée que celles de tant d'hommes utiles à

Quand je fuis calomnié, perfécuté | ou accuté; je fuis plus jaloux de regagner l'éflime publique par ma défenfe, que d’appaïer l’injuftice de mes ennemis. . . Je Païdit plus haut, mes prê= mieres études fur l'homme phyfique & l’homme malade , mont appris à réduire la vie À fa jufte valeur; elles m'ont für-tout appris que, malgré les bonnes ou mauvaifes chances, cette vie doit une fois finir; & que, dans le grand ” regiftre de Péternité, quelques années de vie de plus ou de moins ne font rien.

Je fais bien que , par les loix de la nature ; chaque être doit fermement tendre à f confervation , & qu’il a une certaine horreur de la mort. Aufi me fuis-je furpris dans de grands mouvemens à chercher avec inquiétude, mais malgré moi, fi-j'avais encore ma tête fur mes épaules. Quoi qu'il en ‘foit de la deftinée qui m'attend , je porterai fur mon:lit de mort une confciencé & des mains pures : je peux avoir été égaré, maïs je ne fus jamais corrompu,

Ceft bien ici le moment de m’arrêter fur les ames fortes qu'a fait connaître la révolution. Il faut être jufte : on a vu dans tous les partis des hommes marcher À la mort fans la craindre ; on a vu des femmes courir au fupplice en riant; & quand on meurt auf courageufement pour une Opinion, il eft certain qu'on l'a embraflée de bonne foi, Le Vainqueur ne peut sem

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