Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

t 181 on ne doit pas plus les uns à la flatterie que les autres à l’envie de médire.

Il m'eût été facile par Panonyme de me mettre perfonnellement à l'abri de tout reproche, de toute pourfuite & de toute inquiétude. L’ouvrage en effet ne parut point fous mon nom, parce qu'à fon impreflion & publication mon pays n’était point encore libre. Mais je me hâtai dès que je fus en France, de l'avouer dans plufieurs écrits, & cela pour éviter des perfécutions à des citoyens foupçonnés.

$. 11. Lorfque l'énergie de la liberté m’a fait faire quelques démarches dans la révolus tion, je nai point craint & je ne craindrai jamais de les avouer. L’être qui fe jette dans un parti, ou qui fe préfente à un combat, doit avoir auparavant calculé le réfultat de toutes les chances, & s’être perfonnellement déterminé à la chûte ou à la réuffite. La révolution n’eft autre chofe qu'une déclaration de guerre entre la raifon & l'impofture, entre la liberté & la tyrannie : celui qui s’eft jeté de lun ou Pautre côté, doit s'attendre à vaincre ou à périr, à être fêté ou perfécuté, & quelquefois à être Pun &z l'autre alternativement.

Qu'ils font ftupides, ces êtres lâches &c trem= blans, qui , füivant les chances , fe jettent dans un & l'autre parti!.. On peut bien fe fervir d’un traître pour pouvoir plus fûrement réuflir; mais on ne lui laïfle jamais le profitdu triomple , & on le punit toujours de fa perfidie ou de fa vénalité,

Pour moi, je lavoue; j'ai dans ma carriere