Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.
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la preuve dans le chapitre fuivant, où je parlerai des moyens que j'avais donnés pour conferver la Cerdagne, & de ceux qu’on adopta pour la perdre. (*) ù
$. 165$. Ayant démontré qu'il métait plus en mon pouvoir de me maintenir à Campredon, je doïs faire quelques réflexions fur la retraite que le malheur des événemens me força d’opérer. Je ai dit plus haut, nous fimes cette retraite dans le meilleur ordre poffible ; maïs j'étais inquiet fur le fort de la colonne républicaine qui avait été forcée à Campredon. J'arrivai à Prats de Mollo fans qu’on pût m'en donner des nouvelles.
Etant à Prats de Mollo, je donnai les ordres néceflaires pour la rentrée de ma colonne en Cerdagne efpagnole, & j'en cédai le commandement à un général de brigade , pour me rendre au quartier général du Boulou près le général Dugommier. Je laïflai à Prats de Mollo deux de mes bataillons pour être dans le cas de remarcher fur Campredon avec une partie de L& garnifon , fi le plan de Dugommier l'exigeait.
Je laiflai auf nos deux obufers fur le fort de la Garde à Prats de Mollo, d’après que le chef d'artillerie & le commandant de cette place m'en eurent démontré la néceffité. Ces précautions militaites, dans une partie qui n’était pas de mon commandement, prouvent que je voyais dans
(*) Les Efpagnols reprirent la Cerdagne efpagnale deux ou trois jours avant la paix. Je n’en avais pas alors le commandement, me trouvant tés" aladé Montpellier. ,