Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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Cordeliers, jy ai apperçu quelque feflort Orléanifle ; c'eft-à-dire, fi j’ai découvert dans cette focicté le foyer de ce qu’on a appellé La fatior. d'Orléans. Mais comme, d’après ce que j'ai vu, ces deux articies font très diftinéts {elon moi, & qu'on a pu être cordelier fans être d’une fa&tion, cela fera le fujet de l'article ou paragraphe fuivant.

$. 27. Je n'avais point, ainfi que je l'ai dit dans le commencement de mes mémoires, efifté aux premiers mouvemens révolutionnaires qui avaient eu lieu en France. Mais je m'étais, dans ma patrie, procuré les écrits des favans patriores qui avaient les premiers propagé les principes facrés de liberté 8 d'égalité; javais fuivi dans mes études la marche des états généraux &z de Vaflemblée conftituante. Voyant la révolution avec enthoufafme, je ne voyais que la révolution toute feule, Ne connaïflant aucun révolutionnaire individuellement , j’admirais l’homme qui fefait le bien.

Arrivant à Paris avec Paflemblée législative, c’eft-à-dire, à la diflolution de Paflemblée conftituante, ny venant que pour minitruire & dans lefpoir d’être dans la fuite utile à mon pays, il eft clair que je ne pouvais être d’aucune faétion. Il eft vrai qu'ayant vécu éloigné du foÿer révolutionnaire, je n'étais pas à portée de connaître au jufte la-caufe premiere de certains mouvemens ; mais ne pouvant ni phyfquement ni moralement tenir à aucun part, je ne pouvais que voir & obferver avec beaucoup d'impartialité,