Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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fl eft conftant, d’après cet expofé , que, ne

n'étant pas trouvé dans la formation des Cordeliers , je n'ai point de raïfon pour en impofer maintenant fur leurs travaux & leurs projets. Je vais dire ce que j'ai vu dans leurs {éances pendant que je les ai fréquentées. _ Je dois d’abord attefler que je n’y ai jamais vu d'Orléans; je ne l'ai vu que deux ou trois fois aux Jacobins ; & de ma vie je ne lui ai parlé qu’une fois à la convention nationale, relativement au fujet de la réunion des Allobroges à la république françaife,

Dans toutes les difcuffions des Cordeliers, je les ai toujours vus agir & parler comme amis des droits de l’homme, & conféquemment oppofés au gouvernement royal. Je fais qu'avant mon arrivée à Paris, 1ls avaient été fufillés an Champ-de-Mars, pour avoir demandé la déchéance du roi après fon arreftation à Varennes. Je fais, parce que je m’y fuis trouvé, que les Cordeliers ont beaucoup coopéré à la célebre journée du 10 août. Je fais qu’on parlait de république aux Cordeliers avant qu’on eût décrété l'abolition de la royauté.

Je peux m'être trompé dans ma maniere de voir; mais, ni aux Cordeliers, ni aux Jaco< bins , je n’ai jamais vu, dans leurs aétions ni leurs travaux , le but de mettre d'Orléans fur le trône. Je peux en outre certifier que, quoique paraïfflant dans les fociétés de Paris avec quelque facilité d’éerire & de parler , on ne n'a jamais fait aucune propofñtion pour entrer dans des faétions,

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