Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

[ 52 ) q 8 nous fimes le 22 août, devant les lépislateurs français , le ferment de vivre libres , ou de mourir.

Ce fut le 25 du mois d'août 1792, que je quittai Paris pour me rendre à Grenoble, où devait s’organifer la légion, d’après le décret de l'aflemblée nationale.

$: 36. Le recrutement de la légion fe fefait avec une rapidité inconcevable ; il nous arrivait chaque jour à Grenoble des pelotons de recrues. Mais, fi de ce côté nous avions lieu d’être fatisfaits, il n’en était que plus pénible pour nous de nous voir, malgré nos inftances , fans objet d'armement & d'équipement. Telle était encore alors la force des influences royales, que dans prefque toutes les autorités on oppofait* des obftacles à l’organifation des nouveaux corps militaires.

La légion des Allobroges, toute compofée de patriotes , dut avoir dès fon origine beaucoup de calomnies & de perfécutions à efluyer. Cependant, pour confondre fes nombreux ennemis, il fuffit fans doute de leur rappeller aujourd’hui, que les Allobroges fe font diftingués dans des combats à l’armée des Alpes, au fiege de Toulon, aux Pyrénées orientales, & qu'ils rempliffent encore leurs devoirs à la glorieufe armée d'Italie. Tout cela, je le fais, prouve la conftance, le courage & la bonne volonté du foldat ; mais cela eft auffi une preuve que les chefs n’y ont jamais négligé leurs devoirs, ni épargné leurs foins.

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