Mémoires sur la Révolution française

96 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT firent quelques plaisanteries grossières, avouèrent qu'aucun de ceux qu'ils avaient vus celte nuit n’avait été à moitié aussi poli que moi; qu'ils étaient désolés de n'être pas venus plus tôt, afin de me laisserencore une bonne nuit après leur départ; qu'ils ne me feraient pas lever, mais qu’ils étaientobligés decon-tinuer leur visite et de chercher partout, dans et sous mon lit. Ils se contentèrent pourlant de toucher le haut et le pied du lit et regardèrent ensuite dessous ; ils défirent aussi tous les coussins des sofas, dans ma chambre, mon boudoir et le salon; ils regardèrent dans ma salle de bains et passèrent une heure dans ma chambre et dehors. Je m'attendais à tout moment

à les voir fouiller encore mon lit, car quelques-uns

d’entre eux murmuraient en disant que je devais me lever, parce qu'ils étaient sûrs que Champcenetz était chez moi. Je leur représentai qu'ils connaissaient ma cuisinière et qu'ils pouvaient lui demander lamanière

dont je l'avais reçu, et dont je l'avais immédiatement