Mémoires sur la Révolution française
LA RÉVOLUTION ÉCLATE 15 on l'accusait. Je trouvai madame de Buffon avec lui, et, comme sa politique était différente de la mienne, je demandai au duc de venir dans le jardin où nous nous promenâmes jusqu’à deux heures. Jele conjurai à genoux d'aller immédiatement à Versailles, de ne pas quitter le roi tant que Paris serait dans l'agitation, et de lui montrer par cette conduite que le peuple abusait de son nom sans son consentement et à son insu ; je le priai aussi d'exprimer au roi combien il était peiné de ce qui se passait, car je croyais qu'il l'était réellement. Il répondit qu’il ne pouvait pas y aller si tard; qu’il avait appris que les avenues étaient gardées; que le roi serait couché et invisible à celle heure; mais il me donna sa parole d'honneur qu'il irait à Versailles à sept heures du matin.
Nous ne trouvâmes pasle duc de Biron, et le prince ne le vit pas celte nuit-là. IL était allé à Versailles dans la soirée, pensant qu’il y trouverait le duc d'Or-
t
léans ou qu'il aurait de ses nouvelles, puisque ce