Mémoires sur la Révolution française

LA RÉVOLUTION ÉCLATE 91 {ieux qui l’'amenaient peu à peu à leurs desseins, lui montrant tout sous un jour favorable, et le tenant tellement en leur pouvoir qu'il ne pouvait plus reculer. Ils le menaçaient alors de l’abandonner, s’il ne consentait à toutes leurs mesures. Je puis affirmer que le duc n'eut jamais l’idée de s’emparer du trône, quels qu’aient pu être les projets de ses factieux amis : s'ils avaient pu le faire roi de France, ils auraient sans doute espéré le gouverner lui et le pays tout entier, et ils étaient capables de toutes les horreurs pour arriver à ce résultat. À l'exception du duc de Biron (et encore il était trop mené par Talleyrand), il n’y à jamais eu une réunion de misérables pareille à celle des soi-disants amis de l'infortuné duc : ils prétendaient agir pour le bien de leur pays au moment où ils complotaient sa ruine totale. Tels furent les gens entire les mains desquels la cour abandonna le duc : je dis abandonna, parce que je suis

persuadée qu'au commencement, en lui montrant