Mémoires sur la Révolution française

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qui l'ont amenée. Ma conduile d'alors est bien connue des amis du roi et de la reine et des princes français qui sont maintenant en Angleterre, ils me rendront justice, quoiqu'ils n'ignorent pas mon attachement pour le duc d'Orléans, leur aimable.et infortuné cousin. Même quand je le vis abandonné et repoussé de tous, je le reçus chez moi et j'essayai de lui faire comprendre ses fautes. Parfois il semblait les reconnaître, et je me flattais qu'il allait changer de voie; mais il me quittait pour aller chez madame de Buffon dont il s'était fort épris, et dont la politique, je suis fâchée de le dire, était celle de Laclos et de Merlin, qu’il trouvait toujours chez elle et avec qui il dinait tous les jours. Ils persuadaient au faible duc que tout ce qui se faisait était pour le bien de son pays, et alors tout ce que j'avais dit était oublié. À mon grand regret, je le vis tellement circonvenu, qu'il ne pouvait éviter leurs piéges et que je n'étais

plus bonne à rien. Il me disait seulement, en riant,