Mémoires sur la Révolution française

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MON RETOUR A PARIS 45

Bruxelles fut alors en proie à toutes sortes d'horreurs : les Autrichiens prirent possession de la ville, mais malheureusement ils en furent encore repoussés par les patriotes. Il y eut une trêve pour une nuit. Pendant ce lemps, les pauvres Autrichiens restèrent campés dans le parc de Bruxelles, sans vivres ci sans secours d'aucune espèce, parce que les habitants n’osaient même pas leur vendre une once de pain. Ils restèrent donc là couchés dans la boue, et comme j'habitais le pare, je leur donnai ce que j'avais dans la maison à manger et à boire. Le prince Louis d’Aremberg en fit autant, quoique ce ne fût pas le parti de son frère ; mais il était demeuré un ardent royaliste.

Comme je craignais qu'une fois les Autrichiens sortis, la populace ne m'’insullât, je partis le lendemain pour Paris, désirant y vivre tranquille. En ce moment le duc d'Orléans était en Angleterre; mais ses ennemis ayant répandu le bruit qu'il n'o-

sait pas revenir en France, son ami le duc de Biron