Mémoires sur la Révolution française
LE 40 AOUT 65
jour qu'on n’oubliera jamais. En me levant, j'enten-
dis une forte canonnade, et comme ma maison était
jans le faubourg Saint-Honoré, non loin des Tuileries, le bruit était affreux. J'appris bientôt que les faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marceau, Santerre à leur têle, avaient marché sur les Tuileries et les avaient atfaquées; que le roi et la reine s'étaient réfugiés à l’Assemblée nationale; enfin, je sus toutes les horreurs qui eurent lieu ce jour-là. Ma première pensée fut de quitter Paris et de m'en aller à ma maison de Meudon; mais on me dit que les barrières de Paris étaient fermées et qu'on ne laissait sortir personne de la ville.
Dans la matinée j'eus l’occasion de rendre service à trois ou quatre soldats suisses que je tins cachés chez moi jusqu’au soir ; le major Backmann demeurant dans la rue Verte et son jardin touchant le micn, ils étaient venus par-dessus le mur; j'aurais bien
voulu faire la même chose pour leur major, mais (log