Mémoires sur la Révolution française

MES AVENTURES EN L'AIDANT -87

çuer d'y aller avec mon malheureux compagnon? J'aurais aussi bien fait de le livrer aux soldats que de | l'exposer à être vu par ma cuisinière. J'aurais pu compter sur ma femme de chambre et sur le portier, mais je n’osais pas. J'étais exténuée et Champcenetz défaillait. Il me pria encore de l’abandonner et de rentrer tranquillement chez moi. Je lui jurai que je n’en ferais rien, et que, puisque j'avais entrepris de le sauver, j'en viendrais à bout ou je périrais avec lui. Champcenetz me demanda alors si je croyais que nous pussions parvenir jusqu'à Monceaux, chezle duc d'Orléans, et nous cacher dans le jardin, Monceaux se trouvant dans l'enceinte de Paris et peu éloigné de l'endroit où nous étions. Il pensait qu’on n’y ferait pas de visites domiciliaires et que, si le duc apprenait notre présence, ilne dirait rien à cause de moi, ajoutant qu'il se rappelait une place où nous pourrions arriver sans être vus. Ce plan ne me plaisait pas, parce

que je n'avais pas entendu parler du duc depuis quel-