Mémoires sur la Révolution française

88 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

que temps, que je ne savais pas où il élait et que je m'étais toujours méfiée de ses gens; mais c'était là notre seule et dernière ressource.

Il m'était difficile de gagner Monceaux par un chemin détourné sans passer devant ma porte et à travers champs. Quand nous arrivâmes au bout de la rue de Miroménil, où je demeurais, je vis mes gens assis à la porte et, parmi eux, Ma cuisinière Jacobine: cette vue m'alarma beaucoup. Il y avait près de ma maison un bâtiment qui n’était pas encore achevé, et je persuadai M. de Champcenetz d'y pénétrer pendant que j'irais chez moi pour voir ce qu’il y aurait à faire. Il y entra et j'allai trouver mes gens, qui furent fort effrayés en me voyant arriver, seule el à pied, à une parcille heure, il était près de minuit, pendant qu'ils me croyaient à la campagne. Je leur dis que j'avais appris à Meudon toutes les horreurs qui se passaient à Paris, que je n'avais pu rester tranquille à la campagne,

que j'avais pris un cabriolet jusqu'aux barrières d'où