Mémoires sur la Révolution française

90 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

el acquitté, qu'on lui avait permis de retourner chez lui, à Monceaux, prés du château du duc d'Orléans. Ma cuisinièrelui dit que l’échafaudavait été dressé pour lui toute la journée, qu’on avait mis sa tête a prix, mais qu'elle ne lui ferait aucun mal, quoiqu’elle le connût pour un sale aristocrate; elle ajouta qu’elles’étonnait qu'il fût venu chez moi pour me compromettre et les exposer tous à être arrêtés comme des conspirateurs.

Je feignis d’être furieuse, et Champcenetz dit qu'il allait partir sans retard. La cuisinière nous quitta, comme je le lui avais commandé, et je restai avec le portier et sa femme, ma femme de chambre étant sortie parce qu’elle craignait qu’un de ses fils n’eût ététué. Mon portier me dit que je ne pouvais pas me rendre chez le duc d'Orléans, parce que les visites dcmiciliaires avaient commencé : ceci posé, nous ne savions que faire du malheureux Champcenetz, car ma cuisinière, que j'étais parvenue à éloigner, allait bientôt

rentrer. M. de Champcenetz avait la tête perdue et