Mémoires sur la Révolution française

DOMESTIQUES ESPIONS 89.

je venais à pied. Ils me racontèrent tous les meurtres ‘qui avaienl été commis, et je fis venir ma cuisinière Er ma chambre pour lui dire que je n’avais rien mangé de la journée, que je mourais de faim et que, quand cela devrait coûter dix louis, il me fallait un poulet rôti et une salade. Elle m’assura qu'on ne Jaissait circuler personne dans les rues, qu'elle serait arrêtée et qu’elle ne trouverait rien à acheter à une pareille heure. Je lui dis d'essayer, où que je la reuverrais de chez moi le lendemain. Au moment où elle sortait de ma chambre, M. de Champcenetz frappait à ma porte; il avait été épouvanté en voyant les patrouilles entrer dans la rue et savait à peine ce qu'il faisait. À son entrée dans ma chambre, moi et mes gens nous poussâmes des cris; je prétendis ne l'avoir pas vu auparavant et je lui demandai comment il avait eu l'idée de venir chez moi à une pareille heure et dans un siaffreux moment. Il me comprit et me dit qu'il

avait paru dévant le mare, qu'il avait été interrogé