Mémoires sur Naigeon et accessoirement sur Sylvain Maréchal et Dalalande : lu à l'Académie des sciences morales et politiques
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remplir un devoir, il me suffit de ne jamais mentir, il ne faut jamais taire la vérité, je me fais des ennemis ; je suis en guerre avec les croyants, mais je suis en paix avec moimême et je compte sur la postérité. » Et pour mieux s'en assurer le suffrage, il finit par cette ligne, dans laquelle il met en quelque sorte son nom sous le patronage de Delamettrie : ñ
A1 novembre 4805, anniversaire de Delamettrie (mort en effet le 12 novembre 1751).
Nous voilà enfin hors du Dictionnaire et de ses annexes, et je l’avoue franchement, je n'aurais aucun goût à m'en occuper encore, si je m'y trouvais ramené par un écrit modeste et honnête, intitulé l’Antidote de l'athéisme, qui fut publié, dans le temps, par un M. Alea, comme la protestation d’une conscience indignée contre tant de folles impiétés ; cette lecture, du moins, soulage et recrée un peu l’esprit fatigué et attristé de toutes ces ridicules et odieuses témérités. L'auteur y fait plus d’une bonne remarque; je lui sais gré de celle-ci, dont il trouve l’occasion dans l’article Gaulard, du Dictionnaire : «Ils nous disent : Il faudra bien, un jour, faire main basse sur la métaphysique, l’ontologie, l'idéologie, etc., et réduire toute la philosophie à la physique expérimentale et à la morale pratique ; pour nous, entendons que simplifier ainsi nos études , et émonder l'arbre des connaissances humaines, c'est le mutiler et lui porter coup. Et c’est à quoi, en effet, travaille l’athéisme. »
Il faut aussi lui être reconnaissant non pas d’avoir justifié Bossuet de l’imputation insensée dont il plaît à Sylvain Maréchal de l’atteindre, c'était un service inutile à rendre à